C'est la maison de disques Fania Records, créée en 1964 par Jerry Masucci qui est à l'origine de la formation constituée par les chanteurs et solistes du label. Y prennent part les chanteurs Celia Cruz, Hector Lavoe et Ruben Blades, le tromboniste Willie Colon, les multi-instrumentistes Johnny Pacheco et Pete Rodriguez, le percussionniste Ray Barretto, auxquels s'ajoutent des invités prestigieux, le chanteur Joe Bataan (avant sa carrière solo) et le pianiste/arrangeur Bob James.En 1968, deux jam sessions sont organisées au Red Garter de New York avec des invités de marque comme Tito Puente (percussions) et Eddie Palmieri (piano) sous le nom de Fania All-Stars. La voie du groupe est lancée avec les deux volumes intitulés Live from Red Garter (1968-69) qui ne connaissent le succès seulement auprès des initiés.Au club Cheetah, le 26 août 1971, une mémorable descarga (débauche) marque l'avènement de la Fania All-Stars. Ce concert-événement représente également l'acte de naissance de la salsa, et féconde la dynamique sociale qui émerge des barrios latinos (quartiers latins) new-yorkais en quête d'identité. La réalisation du film documentaire Nuestra Cosa Latina, de Jerry Masucci, s'avère déterminante à cet égard. Il donne lieu à l'album studio Our Latin Thing (1972), dont le retentissant succès annonce un long règne de la Fania All-Stars dans l'univers musical latino-américain des Etats-Unis et des Caraïbes.Le concept Fania, établi par le producteur Jerry Masucci et le flûtiste Johnny Pacheco, opère une rupture avec l'horizon référentiel musical latino-américain, en faisant magistralement converger l'intérêt musical, l'aspect commercial et surtout la dimension sociale par une valorisation identitaire. Il comble, de plus, l'abyssal vide engendré par l'arrêt de l'exportation musicale cubaine. Les albums Salsa (1976) et Rhythm Machine (1977) en sont les témoins.La longévité du règne de la Fania All Stars, qui perdurera jusque dans les années 1990, résulte essentiellement de la clairvoyance de Masucci et Pacheco, soucieux de maintenir un certain équilibre entre l'académisme et l'avant-gardisme esthétique, entre une section rythmique immuable et des invités, et à sa fidélité à la stratégie des chanteurs-étoiles.La formation se dissous naturellement après les derniers enregistrements, un Live June 11-94 Puerto Rico et le studio Bravo 97, et les disparitions successives d'Hector Lavoe en 1993, Tito Puente en 2000 et Celia Cruz en 2003.
source: deezer
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