miércoles, 31 de julio de 2024

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CUBA: Chucho Valdés e Irakere celebran en Miami 40 años del legendario ...


Quand on demande à Chucho Valdés quelle pièce, dans sa luxuriante discographie, le rend le plus fier, il n'hésite pas longtemps : «Le premier Irakere pour CBS en 1978, enregistré entre le Carnegie Hall et le festival de Montreux. Avec Misa Negra, l'Adagio de Mozart…» Soit l'irruption de son groupe, fondé en 1973, dans le concert international. Une véritable commotion à l'époque.

Berceau de musiciens de jazz (Chico O'Farrill, Machito, Chano Pozo qui intégra l'orchestre de Dizzy Gillespie), Cuba disparaît des radars du swing après la révolution de 1959. Dans le contexte de la guerre froide, les musiciens cubains ne peuvent plus quitter l'île de Fidel Castro, qui n'encourage pas la pratique du jazz, «musique de l'ennemi». Dans ce climat hostile, Chucho Valdés parvient à faire vivre un combo et à élaborer un langage d'autant plus original que les nouvelles tendances, les innovations de Miles Davis par exemple, ne parviennent pas dans un pays fermé à double tour.

Débouché. En 1973, Valdés est autorisé à créer sa propre formation, qu'il baptise Irakere, «forêt dense» en yoruba, avec huit virtuoses, dont Paquito D'Rivera au saxo, Arturo Sandoval à la trompette… En 1978, le festival de Newport programme une soirée au prestigieux Carnegie Hall de New York, qui s'achève par la prestation de ces Cubains inconnus au bataillon. Chucho Valdés en garde un souvenir exalté : «Un concert miraculeux, pas une fausse note, une énergie qui est montée crescendo…» Le label CBS veut signer le groupe, mais se heurte à l'embargo commercial décrété en 1960 par Washington contre le régime castriste. Il faudra une armée de juristes pour rédiger les contrats. Deux disques live, Irakere I et II, sont publiés, avec un accueil critique dithyrambique.

Différends. Mais en 1980, l'élection de Ronald Reagan sonne le glas de la politique de détente culturelle envers Cuba, privant Irakere du débouché américain. Paquito D'Rivera décide de s'exiler, imité quelques années plus tard par Sandoval. C'est la fin de la formation «classique» d'Irakere, inégalable, le groupe poursuivant sa route avec d'autres musiciens.

Lors de notre rencontre à Paris il y a quelques jours, Chucho Valdés lâchait au détour d'une phrase une véritable bombe : la réunion du Irakere original est dans les tuyaux ! Les amateurs de latin jazz n'osaient en rêver, tant les différends politiques entre les anciens camarades semblaient insurmontables. «Des contacts ont lieu, confie le pianiste, vous en saurez davantage avant la fin de l'année.» Avant d'ajouter : «Si le groupe se reformait, il serait cent fois meilleur que jadis, car nous avons tous progressé en trente ans.» Restera à trouver des remplaçants au trompettiste Jorge Varona et au joueur de congas Jorge «El Niño» Alfonso, décédés entre-temps.

source: Libération