sábado, 20 de octubre de 2018

12 OCTOBRE 1492


VENDREDI 12 OCTOBRE 1492 : des habitants de l'île de Guanahaní au secours d'immigrants clandestins européens en détresse
Agence Fausse Presse


Trois embarcations à la dérive, voiles déchirées, équipage affamé, ont été découvertes à l'heure de la sieste par des indigènes Taínos alors qu'elles s'approchaient dangereusement du récif de corail. Descendant rapidement de leur hamac, les autochtones firent signe aux immigrants de jeter l'ancre et de venir en barque jusqu'à la plage.

Le passeur qui a organisé cette expédition devant se rendre en Inde est un génois sans gêne du nom de Cristoforo Colombo. Après avoir proposé sans succès ses services à la Couronne du Portugal, il a réussi à séduire les Rois Catholiques espagnols en leur promettant de ramener de l'Inde de la soie, des épices et beaucoup d'or. Il faut dire aussi que, suite à l'expulsion de la péninsule des juifs et des maures, la crise économique se fait sentir. En Estrémadure et en Andalousie, le chômage atteint des proportions alarmantes, en particulier chez les soldats démobilisés. Et permettre à cette population d'émigrer rapidement vers l'Inde par une nouvelle route permettrait de réduire un peu la misère en Espagne.

En arrivant sur la plage, avant même de serrer la main du cacique Caonabo, le dénommé Cristoforo Colombo a planté dans le sable une bannière représentant une croix. Peut-être pour faire croire au monde chrétien que sa motivation était avant tout religieuse. Mais aussi qu'il venait de découvrir un nouveau territoire : les Indes Occidentales. D'ailleurs, les premiers mots qu'il prononça en direction du chef indigène furent « Tú, indio ». Ce dernier n'eut aucune réaction et CC en conclut que c'était un inculte qui ne comprenait pas un mot d'espagnol, n'avait jamais lu une carte et ne savait même pas où il habitait.

Sur ce fait, Anacaona, la femme du cacique Caonabo, se présenta. Et, sentant l'odeur nauséabonde des nouveaux arrivants, elle les invita à la suivre vers une cascade pour qu'ils puissent se doucher. Puis elle leur montra que sous le climat tropical on avait pas besoin de se couvrir. Ils pouvaient rester torse nu comme elle. Mais, conditionnés par leur religion primitive qui leur faisait croire que montrer son corps est un péché, ces immigrants se remirent leurs vêtements qui puaient le poisson pourri. Anacaona comprit alors qu'elle avait devant elle des sauvages.

Puis vint le moment des échanges de cadeaux.Les visiteurs offrirent quelques colliers en perles de verre et des petits miroirs. « Des souvenirs bas de gamme pour touristes » murmura un des indigènes. Les locaux, eux, apportèrent des plateaux de fruits tropicaux et des perroquets, car le cadeau le plus précieux qu'ils pouvaient faire, c'était des plumes multicolores. Elles permettaient en effet de fabriquer les coiffes qui symbolisaient le pouvoir.

Affamés et assoiffés, les espagnols se sont jetés sur les fruits tropicaux puis, avec leur sabre, ils ont tranché le cou des perroquets, les ont déplumés et les ont fait cuire à la broche. En voyant le spectacle des plumes jetées sur le sable, Caonabo comprit que ces immigrants ne pourraient pas s'adapter aux coutumes locales et qu'il valait mieux les renvoyer chez eux.

Après ce repas frugal, le génois, accompagné de quelques soldats, entreprit une visite de l'île à la recherche d'or. Il examina le sable de la rivière et en conclut que le métal précieux ne devait pas y être abondant, même si certaines femmes indigènes avaient au nez une perle en or, achetée sûrement à des commerçants venus du continent.

Les visiteurs européens décidèrent donc de repartir, déçus d'avoir fait un si long voyage pour si peu de richesses. Mais avant de reprendre la mer, Cristóbal Colón (c'est ainsi que l'appelaient les espagnols) demanda aux Taínos si l'un d'entre eux voulait les accompagner et découvrir l'Espagne.

Un jeune indigène, déprimé parce que sa fiancée l'avait abandonné, pensait qu'il n'avait plus rien à faire sur cette île. Il décida donc de tenter l'aventure. C'est ainsi que, quelques mois plus tard, il fut présenté à Barcelone aux Rois Catholiques comme « indien » de l'Ouest, justifiant ainsi le voyage des trois caravelles.

Et ce sont ces faits divers peu glorieux que, depuis des siècles, on ose nous présenter en Europe comme « la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb ». De qui se moque-t-on ?

C'est une preuve que les « fake news » ne datent pas d'hier. Les informations que nous donnent aujourd'hui la plupart des médias européens et états-uniens sur l'Amérique latine sont teintées de néo-colonialisme, ou franchement manipulées, quand elles traitent de gouvernements qui ont entrepris une révolution pour donner à leur pays un peu plus de justice sociale.

Texte : Paco Lassabe

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